Mes transports amoureux se sont toujours heurtés
Aux gaz des lacrymo et aux jets des pavés
Ma jalousie faisait qu'Ã mes yeux rendus fous
Le berger devenait un rival plein d'atouts
Ah, pouvoir qu'une fois le briser sous mes coups
Oh Plogoff la cruelle, Araven dis truc'nuc'h léaire
Sous mon casque bouillonnaient mille pensées érotiques
Il n'y a pas qu'au bois que fleurissait ma trique
Ne serait-ce qu'une fois pouvoir te caresser
Et te dire à l'oreille que le mot CRS
Rime bien avec tendresse
Sous les gravats de pierres, dans les mairies annexes
Je trahissais les miens et ne pensais que sexe
Et au milieu des cris de tous les groupuscules
L'idée fixe me hantait, me disait « Copule ! »
(me and you, you and me, together…)
Plogoff, 40 degrés à l'ombre
17 heures, radiations nulles
On emballe comme l'été dernier
(you and me, me and you; together…)
Plogoff, 40 degrés à l'ombre
C'est chaud
C'est trop
Ton corps contre mon corps
Et ma main au panier
Malgré ta carte du PSU
Et ton soutien au Larzac
Moi, le roi de la matraque
Chuis tombé amoureux fou
Hors des débats politiques
Passons aux questions pratiques
En amour, pas de dialectique
Sinon c'est vite la sciatique
Ayant bâclé pour toi ma corvée d'pommes de terre
Je filais à l'anglaise du sordide séminaire
Je savais que cette nuit ta laine serait mienne
J'étais prêt à parier jusqu'à une éolienne
Sur les dunes condamnées par le tout nucléaire
J'ai tombé l'uniforme afin de mieux te plaire
Mais le malheur voulut qu'Ã ce moment aigu
Apparut le berger ; coït interrompu
(you and me, me and you for ever…)
Plogoff, 40 degrés à l'ombre
19 heures, it's over
(me and you, you and me, together…)
Plogoff, 40 degrés à l'ombre
Et dire que c'était la ville de mon premier amour
Plogoff A83
Ce n'est qu'un au revoir
Je ne suis qu'un pauvre sous-off
Demain je pars à Roscoff
Pour une autre catastrophe
Ah ce que j'en chie pour la strophe !
Pour notre amour, ne crains rien
Je n'aime pas le pingouin
Avec leurs gueules d'écolo
Moins y en a et mieux ça vaut
Transcripteur : Dam-Dam |
La chanson évoque "l'affaire de Plogoff". Les autorités françaises voulaient, à la fin des années 70, implanter une centrale nucléaire à Plogoff, village du Finistère proche de la pointe du Raz. Il y eut de nombreuses manifestations d'opposition, et une répression violente de la part des CRS et des gendarmes mobiles.
Cette chanson met donc en scène un des "méchants" CRS opposés aux manifestants. Le berger était un personnage bien réel, symbole du mouvement de résistance ; il se nommait Alain-Pierre Condette, et fut blessé au visage lors d'une répression particulièrement "musclée". L'allusion au séminaire désigne le séminaire de Pont-Croix, réquisitionné pour y héberger les forces de l'ordre venues de France entière.
L'élection de François Mitterand en 1981 a mis fin à l'affaire, le nouveau président renonçant au projet comme il l'avait promis durant sa campagne électorale (une promesse électorale tenue, c'est assez rare pour être souligné ^^)
La coopérative Nevenoe fut fondée au début des années 70 en Bretagne par Padrig Ewen et Gérard Delahaye. Ce petit label a permis de produire et de lancer bon nombre d'artistes bretons n'ayant pas forcément l'envergure des Tri Yann ou d'un Stivell.
Nevenoe, alias Nominoë, était roi de Bretagne de 845 à 851 ap. JC. Il s'est battu contre les souverains carolingiens et symbolise la résistance bretonne aux "Francs" ("Ar C'hallaoued", Gaulois ou Français, tous dans le même panier ^^). Ce qui colle tout à fait au propos de la chanson, la résistance bretonne au nucléaire français, héhé.
pochette : http://www.45toursderockfrancais.net/rockfrancais/…
[Merci pour cette trouvaille, et merci à Olivier, du site, de nous avoir autorisé à l'utiliser]
[Merci pour] Les paroles de cet ascendant de Edouard Nenez (un voilà bon pour la Chançonnerie) :
On dirait un peu la voix d'Alyce dans "Concerto pour deux mixers" …
A mon avis, c'est plutôt "Malgré ta carte du PSU" (Parti Socialiste Unifié, le parti préféré des Babas dans les années 70, avant l'émergence des mouvances écologistes).
"Plogoff, 40 degrés à l'ombre", ça serait pas une référence à notre ami Jean-François Maurice et son "Monaco, 28 degrés à l'ombre" ?
En tout cas, il a l'air de faire plus chaud à Plogoff qu'à Monac'
Le début a dû inspirer Didier Bénureau pour Moralès (sauf que ici, il y croit).
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